[Style] Emo

UN EMOOOOOOO
Oui c'est nul, mais pour moi c'est ma définition xD

// LE STYLE EMO

Emo, oui, le mot est lancé. Je vous vois déjà, bondir derrière vos écrans « Quoi comment osent ils parler d'eux, qu'est-ce que cela a à voir avec le Japon... »

Certes, il faut bien reconnaître que ce n'est pas une tendance Japonaise, mais il n'y a pas que le pays du soleil levant, et la mode reste un phénomène mondial. Et comme la mode, chez Kawaiko, on en connaît un rayon, nous avons décidé de débuter une série d'articles sur les modes alternatives non-japonaises.

Commençons par conséquent par les ennemies jurés des true gothic, les EMO.




Tout d'abord,comment prononce-t-on ce mot maléfique? émaux ? immo ? Humm... Sachant que cela vient du mot anglais « emotion » (prononcé imoshion), il faudrait opter pour la seconde solution, néanmoins, exception française oblige, nous nous soustrairons à cette règle (on l'avait déjà fait avec le mot goth, prononcé gote en français et gof partout ailleurs).

Mais revenons à nos moutons, qu'est ce que l'emo. Bien que ce phénomène soit assez récent en France, ce mouvement est né aux Etats Unis dans les années 80 (ce qui explique l'attrait des emos pour les coloris flashys, mais nous y reviendrons).
Comme beaucoup de subcultures, cette tendance est née dans le milieu musical underground. En effet l'emocore est une subdivision de la scene hardcore punk qui, durant les années 80-90 devenait de plus en plus « violente », le mouvement Emo se voulait donc une réponse un peu plus pop punk et introduisit l'émotion au hardcore.
Mais attention, pas l'émotion larmoyante que l'on voit apparaître depuis quelques années, là nous parlons d'émotion d'un point de vu mélodique et non pas textuel.
On voit donc ce style se développer chez des groupes pop-rock comme Green day , Blink182 et Good Charlotte, pour ne parler que de ceux qui ont atteint les ondes francophone à la fin des années 90-2000.

Mais voilà, une fois passées les années 2000, le terme emo, a pris un tout autre sens qui tend à désigner les spooky kids accroc au rock acidulé.
En effet, exit les groupes qui avaient bercé les lycéens des année 90 et bonjour groupes de jeunes pré-pubère à la mèche rebelle.




Car aujourd'hui être emo cela n'a plus rien à voir avec la musique, c'est une attitude, un style, un état d'esprit (nous n'allons pas être aussi caricatural que M6, non les emos ce ne sont pas ces jeunes qui passent leur temps à se faire des piercing à l'épingle à nourrice, ça, ça a toujours existé).

Néanmoins, la mode emo telle qu'on la conçoit en France c'est avant tout une mode vestimentaire : slim, t shirt labellisés, colliers de force fluos, gummi bracelets, Converse customisées, imprimés zèbre, leopard ,rayés, étoiles etc et surtout du fluo du fluo et encore du fluo.
Essayons de décrypter ce look, qui finalement nous en rappelle bien d'autres: Tout d'abord, on retrouve les codes de la scene pop rock britannique, avec les pantalons serrés, le coté destroy chic. Ensuite on voit pointer une touche de punk(ette): patches, pics etc ... et enfin du goth, en substance, sûrement une réminiscence du look spooky d'origine (dans le maquillage et les coiffures). Le tout noyé dans une vague 80'; ère du K-way multicolore , des joggings en lycra fluo et autre breloques en plastique. Il faut bien reconnaître que c'est un look déjà plus passe partout que le look gothique et surtout bien moins chère. Mais là où les Emo innovent, et là vraiment on ne peux pas dénigrer leur talent, c'est d'un point de vu capillaire.

C'est d'ailleurs le coté le plus intéressant de cette tendance étant donnée qu'aujourd'hui on ne peux ouvrir un magazine de coiffure pro sans tomber sur une coupe emo. Au delà de leur frange quasi indissociable de leur look, ils ont remis sur le devant de la scène (notez le jeu de mot) les cheveux effilés, crêpés, asymétriques et colorés. Là où les gothiques et autre punk s'étaient arrêté au rouge, mauve, noir et fuchsia, les emos ont introduits une large palette de couleurs appliquées de façon très originale (bandes horizontales, demi tête, dessins, etc ...).

Par ailleurs c'est aussi aux emos que l'on doit le retour du smoky dans le maquillage, leur coté 100% pure black en a séduit plus d'un, même si par ailleurs il est devenu source de moqueries. Car il est vrai que les médias ne les ont pas lâchés nos emos, caricaturés, stéréotypés, ils sont devenu la nouvelle bête à abattre du grand public, tant la description qui nous en a été faite est pleine de clichés.
A en écouter la presse, ce sont des ados en souffrance , trop plein d'émotions (et c'est là que l'on tombe dans le cliché, étant donné que le coté émotion se rapportait à la musique et non pas à son public) , suicidaires et dépressifs , qui cachent leur tristesse sous une frange et du fard noir ébène ...
Bref un pot pourris bien pourris de tout ce qui fait peur aux parents, et donne donc aux emos un coté true rebelzzz. Pourtant, de ce que j'ai pu voir en concerts, les emos (ou tout du moins les jeunes qui se revendiquent emos) sont comme les autres, dynamiques, fêtards et par forcement bisexuels comme le voudrait la légende.
Bref dans le top 10 des tendances stéréotypées, les emos gagnent largement sur les gothiques ces dernières années, d'autant plus que la tranche d'âge touchée et bien plus jeune et que cette tendance sera sûrement plus éphémère.




Ces clichés ont donc donné lieu à bon nombre de parodies sur le net et même naissance à des groupes dont je terrais le nom, qui se collent l'étiquette emo afin de crier leur pseudo douleur (ce qui pour le coup sont très très éloigné du style emo originel).
Sans compter le nombre de myspace icons issues de la mouvance emo et devenues star du jour au lendemain, comme Audrey Kitching pour ne citer qu'elle.

Enfin, je dirai même que le terme est devenu péjoratif au point que des groupes tels que « My chemical Romance » ou bien « Panic at the Disco » crient au scandale quand on à le malheur de les assimiler aux emos, et que dire des spooky kid dans la bouche desquels ce terme sonne comme une insulte ultime
Bref vous l'aurez compris, en traversant l'Atlantique le mouvement emo a perdu bon nombre de ses fondamentaux, jusqu'à son origine musicale qui se voulait underground , pour tomber dans le cliché des jeans fluos et autre sweat à capuche disponibles chez tout les bons revendeurs rock du pays (L'indien boutique, Wap doo Wap etc..), néanmoins, cela reste une tendance alternative à part entière qui méritait par conséquence sa place sur notre site.

Un dernier mot pour la fin : leurs coupes de cheveux déchirent !

Pao