Le photographe japonais Nobuyoshi Araki naît le 25 mai 1940 à Tokyo. Ses thèmes de prédilection sont Tokyo, le sexe, les femmes nues et la mort.
A mi-chemin entre photographie et cinéma, Araki est d’abord cameraman avant de devenir photographe indépendant.
Nobuyoshi Araki se fait connaître avec "A Sentimental Journey", un journal intime photographique de son voyage de noces. Ce recueil décrit sa lune de miel avec Yoko et ne cache rien de leurs moments les plus intimes. A la fin des années 80, il utilise la photocopie couleur comme moyen de reproduction et de présentation de ses images.
Sa femme Yoko, qui tient aussi le rôle de muse, décède en 1990 à l'âge 42 ans, ce qui marque profondément l'artiste.
Araki shoote ce qui lui tombe sous les yeux dans l'ordre des évènements. Il laisse le soin du classement de son travail à des assistants qui ordonnent ses images par type d'appareil photo. Il utilise un polaroid ou un compact d'amateur à côté ou en parallèle d'un Leica ou d'un boîtier Nikon. Araki présente ses tirages punaisés aux murs des salles d'exposition. Véritable photographe compulsif il produit à foison et a publié plus de deux cent cinquante livres.
Il passe la majeure partie de sa carrière au Japon en photographiant ce qui l'entoure, les rues de Tokyo, les gamins qui y jouent, son voyage de noce, les gens qui s'assoupissent dans le métro en rentrant du travail, sa terrasse, son chat, le décès de sa femme, le ciel vu de sa chambre d'hôpital, le décès de sa mère, des assiettes de nourriture...
Araki est célèbre pour ses images emblématiques de jeunes femmes, de prostituées ou lycéennes, habillées ou nues, ligotées au plafond ou jetées à terre. Grand adepte du shibari, il ficelle et pend à des poutres des jeunes femmes. Cette démarche est ancrée dans la culture japonaise. Au XVème siècle, il était fréquent en guise de torture de ficeler et de suspendre les prisonniers. Cette pratique s'est transformée au XVIIème siècle en un art martial, pour finir par un jeu sexuel : le shibari, dénommé bondage en occident.
Ses images de jeunes femmes pendues par les pieds, telles des poupées désarticulées, les seins compressés font plus penser à des séances de torture qu'à une partie de plaisir. La femme est alors exposée comme un morceau de chair, un rôti, un objet à la merci de son Maître ou de son tortionnaire.
Dans la photographie Nobuyoshi Araki mélange ce qu'il voit du monde qui l'entoure, son intimité, son obsession du sexe de la femme qu'il va rechercher y compris dans les pétales ou le coeur des fleurs. Grand enfant, il a également ses jouets : une collection de reptiles en plastique et d'animaux préhistoriques qu'il dispose dans sa cour et sur ses modèles, ce qui leur donne un cachet exotique et intrigant.
Le 8 avril 2010, sur Arte, dans l'émission Tracks, on apprend qu'il est atteint d'un cancer, ce qui n'atteint visiblement pas sa joie de vivre et de photographier.
Site officiel : httphttp://www.arakinobuyoshi.com/
Mon avis perso : Parce j’aime quand sa fais mal aux yeux, j’aime quand les gens se détourne des photographies alors qu’ils n’ont qu’une seule envie, c’est de regarder. Tout le monde ne peut pas aimer le travail d’Araki et je le comprends, mais personnellement, je suis tombé complètement sous le charme de ce maniaque de la photo. Plus poignant que Nan Goldin, c’est un genre un peu plus poussé je dirais.
(Les âmes sensibles sont tenue de ne pas regarder le « spoiler » (mais vous allez le faire quand même hein :p))
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